Interview exclusive : Jacques-Antoine Granjon parle de l’EEMI
Rédigé par Emilie Hash pour BVP Aucun commentaireCedric Giorgi (TechCrunch) a contacté Jacques-Antoine Granjon (JAG) pour en savoir plus sur l’EEMI (Ecole Européenne des Metiers de l’Internet). Jacques-Antoine Granjon a répondu à ses questions de façon tout à fait ouverte.
La génèse du projet
JAG explique que le projet d’une école dédiée aux métiers de l’Internet est quelque chose que chacun des trois avait pensé et imaginé de son côté, mais que c’est suite à une discussion tous ensemble qu’ils ont décidé de se lancer, accompagnés par une professionnel de l’enseignement, en la personne de Alain Malvoisin, qui dirige le Cours Fidès (lycée privé). JAG explique la force de leur projet est la complémentarité qu’ils ont tous les trois pour couvrir un vaste spectre de l’industrie du web. Ce sont un peu le bon, la bête et le truand des temps modernes : “Xavier est le Geek, Marc est l’homme du marketing, et je suis le commerçant”. JAG explique qu’ils avaient surtout envie de faire un projet ensemble, mais pas forcément un projet business grandement lucratif. L’école, en tant qu’entreprise, devra être rentable, mais l’objectif n’est pas le profit (Ouf!) “Nous démarrons ce projet avec grande humilité et allons apprendre au fur et à mesure” insiste-t-il.
Le format
L’objectif est de couvrir le plus de métiers possibles. JAG explique que l’objectif est de faire une école ouverte, post-bac, mais qui pourra être accessible à des jeunes sans le bac, mais bénéficiant d’une motivation ou d’une expérience remarquables. JAG explique “une école sert à grandir” et donc sous-entendu, pas uniquement à apprendre. L’école privée, accessible pour un prix semblable aux écoles du secteurs (on peut donc supposer un prix entre 5000 et 8000 euros par an), ouvrir à la rentrée 2011, dans un lieu encore tenu secret, mais dont la signature vient d’être bouclée, comme le confirme Marc dans un de ses tweets. Les objectifs sont ambitieux, puisqu’ils espèrent commencer dès la première année avec une promotion de 250-350 étudiants. Les candidatures devraient démarrer courant Février, à l’occasion des premiers salons étudiants. A la question, “Pourquoi un format européen”, JAG répond “Aujourd’hui a part les sociétes américaines qui en grossissant deviennent tres vite globales, les leaders europeens restent trop locaux. L’internet n’a pas de frontiere et le marche est d’abord européen” et il se pourrait même que dans le futur, l’EEMI suive le modèle de l’ESCP-EAP et ouvre des campus dans d’autres villes européennes ou propose des cours en plusieurs langues.
Le contenu
Les étudiants sortiront du lycée, donc il sera important de leur procurer un tron commun autour de l’entreprise. L’objectif est “donner du désir aux étudiants de connaître et de mieux appréhender le monde de l’Internet”. L’objectif en sortie est double, déclencher des vocations entrepreneuriales dans l’Internet ou alimenter les sociétés du web en jeunes recrues bien formées. Durant les 3 ans de formation, stages et projets pratiques viendront ponctuer les cours, tenus par des intervenants venant de différents horizons :
- Des professionnels de l’enseignement, pour les matières “classiques” telles que le droit, le marketing etc.
- Des spécialistes de l’Internet, experts de leur domaine, et idéalement déjà expérimentés en pédagogie (car consultants, formateurs etc.)
- Des entrepreneurs, avec des enseignements très pratiques, des retours d’expérience.
L’arrivée de cette nouvelle école a déjà fait grincer des dents… Car même si JAG explique que l’objectif n’est pas de former des ingénieurs comme ceux qui sortent de l’Epitech ou de Supinfo, mais bien des généralistes, la différence avec l’Hetic par exemple est plus floue… Lisez par exemple la réaction d’un des étudiants de l’hetic. Mais c’est l’avenir qui nous dira ce que les diplômés de l’EEMI privilégieront et comment l’école se positionnera sur le marché.
Dans tous les cas, nous ne pouvons que nous réjouir de l’arrivée d’une telle école, car elle pourrait dynamiser le marché de l’enseignement comme les nouveaux fonds Jaina, Isai, Kima ont dynamisé le marché de l’investissement. Un seul mais très gros regret cependant : le format privé et le prix de l’école. La force d’Internet, c’est justement d’être accessible à n’importe qui, sans aucune grande formation elitiste, ou sans grandes ressources financières, alors il faudrait que les modèles d’enseignement soient à cette image…
Source : TechCrunch France