Pourquoi les ventes du Diable misent sur le reconditionné ?
Rédigé par Emilie Hash pour BVP 3 commentairesDepuis ses débuts en 2001 sous le nom PCkado, Vente du Diable s'est progressivement tourné vers les articles reconditionnés pour compléter son catalogue d'offres événementielles et ses boutiques 7j/7. Découvrez comment cette stratégie est mise en oeuvre et pourquoi elle est idéale pour développer l'activité de la société Toulousaine...
Lorsque nous avons abordé la semaine dernière les thématiques de niche dans les ventes privées, nous n'avons pas fait référence au spécialiste de la high-tech Vente du Diable. Loin d'être un oubli, ce choix s'explique par l'une des spécificités de l'e-commerçant Toulousain : le déstockage quotidien de produits reconditionnés. Environ 80% de son catalogue est en effet constitué de références « remises à neuf » via ses propres usines de traitement ou son réseau de partenaires.
Un outil marketing bien rodé
Cette stratégie permet à Vente du Diable d'afficher des remises moyennes de 40% sur des articles numériques parfois de toute dernière génération. Seulement voilà, la machine marketing qui régit les ventes du Diable n'est pas toujours explicite quant à l'origine des produits, en tous cas pas avant de découvrir le détail des fiches. Quand la logique voudrait que le terme « reconditonné » soit mis en avant, les ventes misent davantage sur des jeux de mots plus ou moins explicites :
- A comme Affaires ;
- B comme Bon plan ;
- Comme neuf ;
- Tout à moins de 200€...
La majorité des ventes, qui sont organisées par thématique, n'affichent par ailleurs pas la moindre référence à l'origine reconditionnée des produits. Une vente « TV grandes tailles » ou « iPhone 8 » mettant en avant un joli 40% de remise sur le prix du neuf prête ainsi à confusion. Et si on n'y prend pas garde, le cartouche « Reconditionné grade A/B/C » présent en haut des pages produits peut rapidement échapper à notre attention.
Des économies pour tous
Si d'évidentes questions d'éthique peuvent se poser face à cette pratique, la démarche a le mérite de remettre au goût du jour et à la portée de tous une grande variété d'articles reconditionnés. Dans un univers où les gammes sont renouvelées chaque année, c'est un moyen simple et efficace de rendre abordables des casques audio, smartphones et ordinateurs de grandes marques, même si les plus geeks préfèreront souvent payer la dernière génération au prix fort.
La réflexion est plus générale car dans un contexte de réchauffement climatique, l'économie circulaire permet de revaloriser des articles qui finiraient autrement au fond d'un tiroir ou à la casse. C'est un argument mis en avant par Ludovic Saint-Aroman, directeur de la communication, dans le cadre d'un récent interview publié sur L'info Durable. On économiserait ainsi 90% de CO2 et de nombreuses ressources naturelles par rapport à un achat en neuf.
Une différenciation par le prix
En investissant massivement dans les infrastructures dédiées au marché de la seconde main, Vente du Diable se différencie enfin de ses concurrents, notamment des plus gros. Plutôt que de se bagarrer sur le terrain de la high-tech neuve où Amazon et consorts ont une marge de négociation bien supérieure, il est clairement plus intéressant de se positionner en alternative et ainsi de conserver des marges intéressantes tout en affichant des tarifs réduits.