Jacques-Antoine Granjon : un entreprenariat français pas assez ambitieux
Rédigé par Emilie Hash pour BVP 3 commentairesLe 29 juin, Les Echos ont publié un récent interview du célèbre créateur de Vente-privée.com, j'ai nommé Jacques-Antoine Granjon. Au fil de cet échange riche en informations, le businessman a partagé son point de vue sur l'entreprenariat français. Pour lui, il faut arrêter de « penser petit » si l'on veut espérer concurrencer les GAFAM sur le terrain des outils de consommation grand public.
Un leadership encore solide
Cet interview a également permis de glaner des chiffres récents sur l'activité du leader français du déstockage en ligne. L'entreprise confirme sa position désormais consacrée en affichant des statistiques 2017 à faire pâlir n'importe quelle société d'e-commerce hexagonale :
- 6000 collaborateurs dans 14 pays ;
- 125 millions de produits écoulés ;
- 7000 marques partenaires ;
- 72 millions de membres ;
- 4,5 millions de visiteurs uniques quotidiens ;
- CA de 3,3 milliards d'euros en progression de 10% ;
- CA de 300 millions dans le voyage et 200 millions dans la billetterie ;
- 45% de CA à l'étranger.
Des ambitions freinées par un fiscalité complexe
Le PDG revient ensuite sur ses récentes acquisitions, à commencer par le géant européen Privalia qui lui a ouvert les portes de l'Amérique du Sud et de l'Europe. Malgré le succès incontestable de son ouverture sur d'autres marchés proches, Jacques-Antoine Granjon regrette la complexité d'une telle procédure. Il dénonce les trop grandes disparités sociales et fiscales qui existent entre les pays européens, ce qui constitue un frein majeur à l'internationalisation des jeunes pousses françaises.
Dans un contexte où les politiques mettent le slogan « start-up nation » à toutes les sauces, il plaide avant toute chose pour une harmonisation européenne. Il s'agit du seul moyen, selon lui, de passer de multiples marchés de 20 à 80 millions de consommateurs à un marché unique représentant près de 600 millions de personnes.
Un PDG toujours très attaché à son entreprise
L'interview se termine par une série de questions sur l'avenir de Vente-privée.com. On y apprend sa volonté de conserver les rennes de son entreprise tout en se tenant à l'écart des marchés boursiers (pour le moment). Il reste en effet très attaché à son indépendance et possède qui plus est la trésorerie nécessaire à d'éventuelles nouvelles acquisitions ou développements.
La ligne directrice reste donc inchangée, laissant entrevoir encore de belles années de croissance pour l'un des fleurons des pure-players français.
Source : Article Les Echos du 29 juin 2018